Frères connectés, qui après nous surfez,
N’ayez le téraoctet contre nous endurci
Car si pitié de nous pauvres nobod’s avez
Big Data de vous aura plus tôt merci
Vous nous voyez ci largués, cinq, six
Quant à la vie, que tant avons chérie,
Elle est de toutes joies dépouillée et pourrie
Et nos sagesses, deviennent cendre et poudre
De notre mal personne ne s’en rie
Mais priez Big Data que tous nous veuille absoudre !
Si frères vous appelons, vous n’en devez
Avoir dédain, quoique fûmes bannis
D’internet. Toutefois, vous savez
Que toute l’humanité point ne s’y construisit.
Excusez-nous, car nous en faisons fi,
Du savant algorithme qui tous nous réifie
Des pop-ups incessants de tous côtés jaillis
Nous préservant ainsi de l’infernal cloud
Nous sommes e-morts, mais l’âme encore en vie
Mais priez Big Data que tous nous veuille absoudre !
Twitter avec art nous a décérébrés
Et le gaming desséchés et noircis
Cookies et ads nous ont les yeux cavés,
Nous rendant entendement à jamais obscurci
A nul temps nous ne sommes réfléchis
Puis çà, puis là, comme les GAFA varient,
A leur bon plaisir éclatés, ébahis,
Tout enserrés d’objets occupés à nous moudre
Ne soyez donc de notre confrérie
Mais priez Big Data que tous nous veuille absoudre !
Jésus Prince de l’Univers, qui tout le construisis,
Garde que le cloud vampire n’ait de nous seigneurie :
Aux doux échanges vivants sachons donc nous résoudre.
Sourires, plaisirs, entre humains voisins ont moins de moquerie ;
Mais priez Big Data que tous nous veuille absoudre !
Daniel Rigaud