8. Le Char
Les mois d’avril et mai furent agités, autour de la situation si particulière que GROUP créait en France.
En Europe tout d’abord où, malgré l’attentisme prudent du FMI et la neutralité officielle de la BCE, se déchaînèrent Commissaires et fonctionnaires, missionnaires de l’équilibre budgétaire. Pour eux, l’attitude du gouvernement était faible, renvoyant aux comportements monétaires laxistes du passé. Laisser déraper de 30 milliards d’un coup le déficit, avec cette mesure grotesque de versement de 1 000€ sur chaque compte bancaire de particulier, était une hérésie, une attaque contre l’édifice financier commun, autant dire une haute trahison. Trop occupés à prendre des attitudes plus orthodoxes les unes que les autres, ils se gardaient bien d’avancer des alternatives d’action.
Les avertissements et mises sous surveillance se mirent à pleuvoir sur Paris. Les Commissaires en charge des budgets, de la concurrence, de la sécurité et de l’euro jugèrent bon de venir dans les média français faire doctement la leçon au gouvernement. De furieux débats d’experts s’en suivirent.
Cela n’émut ni le gouvernement, ni le Président. Bien au contraire.